Tandis que je survolais mes archives écrites, celles qui semblent provenir d’une autre époque, je suis tombé sur ces mots. Ces mots que je n’ai jamais pu te dire en vrai. Ceux-là qui ont raisonnés dans l’église alors que je lisais ma feuille qui tremblait au rythme de ma peine. Au rythme de ma timidité qui s’en balançait ce jour-là. Au rythme des pleurs étouffés des gens venus pour te dire un dernier au revoir.

J’aurais tant aimé avoir la possibilité, à ce moment précis, de crier à la petite moi que ça allait passer. Que tu ne méritais pas ça. J’aime croire que c’est ce qui s’est produit. Comme un déclic, un soir tu diras: c’est assez. Crois-moi, ça le sera!

C’est comme ça, maintenant on sait. On sait comment grandir à l’intérieur de ces petites prises de bec qui nous auraient alourdis autrefois. On sait où prendre la terre pour remplir le vide qui se creuse entre nous, à force d’érosion de la vie. Maintenant on sait, parce que maintenant on se connait.

Au début, je n’ai pas réalisé que j’avais un deuil à faire. Je dirais même que ça a pris pas mal de temps avant de le comprendre. Je me suis lancé à droite, à gauche, à des endroits que je ne voulais pas tant aller. Je croyais que j’avançais et que tout allait bien. Pourtant non. Rien allait!