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L'appel vers San Sebastian

Ce matin je me suis réveillée en pensant à San Sebastian, magnifique ville du Nord de l’Espagne faisant face à la mer Cantabrique. Le Camino Del Norte, aussi appelé chemin côtier, passe là. Je me suis réveillée imprégnée du souvenir de mon passage dans cette ville, de ma marche sur la plage, de ma marche sur ce sublime chemin, difficile mais sublime. J’ai eu envie de vous raconter la communion que j’ai vécue entre San Sebastian, Igeldo, Zarautz et moi. Je ne pourrai pas vous raconter tout ça dans un seul texte car je trouve trop important d’honorer ce que j’y ai vécu. C’est pourquoi, je vous propose une trilogie de mon passage dans ces trois villes. Ce fut un passage initiatique dans un univers inconnu mais connu. La rencontre avec ces trois villes m’a aidé à guérir une partie du deuil important que je vivais, la mort de mes deux parents en peu de temps. Il y a des moments dans les voyages où, au-delà du tourisme, des rencontres, des visites, une guérison intérieure se fait, une connaissance de soi s’accroit. J’acceptais l‘état de vulnérabilité qui m’habitait ainsi que la solitude qui me permettait cette communion.

La première fois que j’ai entendu parler de San Sebastian ce fut lors de mon premier chemin de Compostelle en 2012. Une jeune allemande rencontrée dans un gite me disait partir pour là-bas afin d’aller y rejoindre un ami. Le simple fait d’entendre nommer San Sebastian me fit ressentir une vibration intérieure, un désir ardent de m’y rendre un jour. Un appel qui venait du cœur et de l’âme. Pourquoi ? Je ne le savais pas avec ma tête et je m’en foutais un peu. À partir de ce jour-là je me suis jurée d’aller à la rencontre de cette ville espagnole au bord de la mer. Il y de ses choses qui ne s’expliquent pas et mon attirance pour San Sebastian en était une d’intuition et d’instinct.

Ce fut donc le 8 juillet 2017, après 5 ans d’attente, que j’entrai par la grande porte à San Sebastian. Je voyais du haut de la montagne la ville se dessiner face à la très belle Baie de la Goncha. Mon cœur battait à tout rompre, mes yeux brillaient. J’avais au moins 2 kilomètres à faire dans une descente assez périlleuse afin d’y arriver, j’avais si hâte d’y être. J’ai marché durant plus de 2 kilomètres par la suite sur un trottoir de bois qui longeait la mer et la ville. Entourée de ce décor de montagnes, de baie, de ville, j’avais le sourire aux lèvres devant ce majestueux décor, je marchais et je flottais intérieurement. Ces nombreuses images tant regardées depuis 5 ans eh ben j’y étais ! Les gens étaient beaux, l’ambiance de vacances relaxante, j’y aurais déposé ma vie à cet endroit… C’est fou cette sensation de me retrouver dans un cocon chaud, connu et réconfortant. Cela réchauffait ma froideur intérieure. Ce soir-là, je me suis payée un repas sur une terrasse faisant face à la baie, j’ai marché dans le sable les cheveux dans le vent, le regard perdu dans l’océan. Je ressentais la fatigue physique des deux premiers jours de marche sur ce chemin ardu mais une grande Paix dans le cœur.  

Photo de christophe Faugere provenant de Pexels
et Marie Elaine Girard