On te doit au moins ça, petite fée.
À toi petite fille, petite fée égarée entre les mains d’affreux pirates, le Québec te dois un hommage.
Larme à l’oeil, l’arme à la main, depuis l’annonce de ton drame inacceptable, le Québec cherche des coupables. Prêt à trancher à coups de jugements sur tout et n’importe quoi dans un trop plein d’émotions et d’incompréhensions.
Nous, impuissants, on cherche des coupables.
Petit ange, je n’ai rien pu faire pour toi. Le système t’a négligé, sans doute. Tu as été entouré de sales cons, assurément. Sauf que là, tout le monde te doit un hommage. Et malheureusement, tout le monde ne le fera pas en se prenant pour des apprentis-enquêteurs sur Facebook, cherchant en vain qui a fait quoi. Il est trop tard pour te sauver.
Mais demain, nous, on fera quoi?
On a un devoir collectif. Parce que ton histoire nous prouve qu’il y a assurément d’autres trésors, d’autres fées qui comme toi, sont abandonnés aux mains d’affreux pirates. Des calvaires comme ça, dans notre société brisée, il en existe d’autres. Ce soir, un enfant sera frappé. Demain, un enfant sera privé de nourriture. Rabaissé. Maltraité. Encore une fois, une fois de trop, un enfant s’éteindra au bout de sa souffrance dans une incompréhension absolue.
Qu’est-ce qui nous arrive, société? Cessons d’avoir peur. Comprenons le regard d’un enfant en détresse. Offrons notre présence à un enfant qui semble troublé. Notre aide à un parent qui semble à bout. Cessons de juger. Suivons notre instinct, rarement il a tord. C’est vrai, peut-être que ça ne changera pas le monde, mais commençons le pas simplement pour te rendre hommage. Faisons-le, pour toi, parce qu’on te dois au moins ça.
Tu le mérites petite fée.
Repose en paix maintenant.
Marie-Soleil English
