Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais tu n’es plus dans ma vie. Mon téléphone ne fait plus briller ton nom pour me souhaiter une bonne journée ou pour me témoigner, en priorité, les exploits de ta vie. Dernièrement, j’ai passé des nuits à pleurer. Des nuits où j’aurais eu besoin de toi. J’ai parfois même composé ton numéro, puis, j’ai fermé l’écran. À chaque fois, toujours un peu plus près de ta voix, mais plus loin de notre amitié.

C’est vrai, notre amitié a toujours été particulière. Saccadée au fil des ans à travers nos routines lointaines et nos cercles d’amis différents. Pourtant, on y parvenait avant. On s’est dit, un nombre incalculable de fois, que peu importe l’heure, le jour ou la raison de notre besoin pressant de parler, nous serions là l’une pour l’autre. Comment avons-nous pu en venir à ne s’échanger que quelques morceaux de nouvelles à travers nos réseaux sociaux? Comme des connaissances. Comme des amies perdues.

Peut-être que j’ai trop parlé et que je n’ai pas assez écouté? Peut-être que je suis égoïste, parce que moi, j’ai encore besoin de toi.

En même temps, je t’en veux. Parce que tu me manques et que je ne comprends pas. Parce que j’ai souffert et que je n’ai plus tes bras pour me consoler. Que nos promesses se sont envolées à travers nos vents et marées respectifs. Je ne peux même pas cibler un événement qui nous a éloigné. Seulement des jours qui passent et qui passent. Sans jamais nous ramener sur la même route.

Jamais je ne voudrais forcer une amitié. Par contre, j’ai quand même envie de te dire que tu es encore dans mes pensées. Cette semaine, tu as eu 30 ans et je nous ai imaginées à popper le champagne pour le souligner. Comme si rien ne nous avait jamais distancé.

Sincèrement, je te souhaite le meilleur, toi mon amie qui n’est plus là. J’espère que tu respires le bonheur qui semble s’être emparé de ta vie. Tu m’as tellement parlé d’amour, de cet amour que tu mérites. J’espère que c’est avec lui que tu partages maintenant tous tes secrets. Qu’il est là dans tes moments plus difficiles et lorsque ton corps faiblit sous l’emprise de ta santé plus fragile. Je te souhaite tout ça et bien plus encore.

Peut-être aurons-nous d’autres occasions de se recroiser. De se serrer si fort pour compenser ces années égarées. J’accepte la situation telle qu'elle est. Il le faut. Mais comme une promesse intemporelle, j’ai envie de te faire savoir que je suis là. De te dire que si jamais la situation inverse se produit, n’éteins pas ton écran. Peu importe l’heure, le jour ou la raison, je serai là.

Marie-Soleil English